VITAMINE D
SONGEZ À LA VITAMINE D…
C’est une vitamine liposoluble c’est à dire soluble dans les graisses. Il est conseillé de ne pas la prendre en même temps que le calcium pour ne pas empêcher l’organisme de la synthétiser. La vitamine D a un rôle favorable dans l’absorption intestinale du calcium. La vitamine D va également empêcher l’élimination du calcium dans les urines et elle va consolider les dents, elle prévient les caries et les ongles seront moins cassants et moins striés.
BESOINS
En France, son apport nutritionnel conseillé au quotidien est d’environ 5 µg (microgrammes) ou de 200 U.I. (unité du système international) pour les adultes jusqu’à 50 ans environ (voir tableau ci-dessous).
Age ou événement |
Prise min. recommandée de vit. D (en µg/jour et UI/jour) |
Grossesse |
5 μg = 200 Unité Internationale |
Allaitement |
5 μg = 200 U.I. |
Jusqu’à 50 ans |
5 μg = 200 U.I. |
De 50 à 70 ans |
10 μg = 400 U.I. |
Après 70 ans |
15 μg = 600 U.I. |
SOURCES
En fonction des besoins de l’organisme, la vitamine D est métabolisée afin d’être remise en circulation. La vitamine D2 ou ergocalciférol qui se forme dans la peau à partir de l’ergostérol est présente dans certains champignons et végétaux mais en faible quantité. La vitamine D est synthétisée directement au niveau de la peau à partir d’un dérivé du cholestérol ou d’ergostérol (1) sous l’influence des rayons ultraviolets B du soleil. Elle s’accumule donc dans le tissu graisseux. Elle est mise en réserve au niveau du foie où elle est ensuite hydroxylée et devient le 25-OH-D (25 hydroxycholecalciférol) qui est la forme dosée lors d’une analyse de sang. Puis au niveau du rein, elle est métabolisée en 1-25-dihydroxy-vitamine D en donnant naissance à une prohormone (2) stéroïdienne appelée calcitriol, qui devient une forme active de la vitamine.
La vitamine D3 est retrouvée dans certains aliments : le chocolat noir, le jaune d’œuf cru, certains champignons, les poissons des mers froides (hareng, maquereaux, sardine, saumon, truite et le thon) ou plus concentrée dans l’huile de foie de poissons. La vitamine D3 ou cholécalciférol est d’origine animale et provient de la transformation dans la peau du 7-déhydrocholestérol d’origine animale. Ergocalciférol et cholécalciférol subiront dans le foie et les reins deux hydroxylations successives pour donner la vitamine D active ou calcitriol (1,25-dihydroxycholécalciférol).
L’huile de foie de morue renferme d’importantes quantités de vitamine D mais également de la vitamine A. Prendre trop d’huile de foie de morue pour combler ses besoins en vitamine D pourrait conduire à un surdosage de vitamine A potentiellement toxique.
SAISONS
Quand on ressent le besoin de soleil en hiver, on peut déclencher une baisse de moral, un manque d’envie, une tristesse, une dépression saisonnière ou hivernale,… Les jours sont courts et moins ensoleillés. De plus, nous sortons peu et couverts à cause du froid.
Pensons également à la saison d’été où nous sortons avec des crèmes à écran total et des lunettes de soleil avec une protection d’U.V. et un chapeau pour nous protéger des rayons de soleil…
Après tous ces gestes, avons nous suffisamment de vitamine D ? Selon l »étude ENNS de l’institut de Veille Sanitaire, en France, plus des trois quarts de la population présente une insuffisance en vitamine D.
LATITUDE
La France a une capacité des U.V.B quasiment inexistante entre novembre et février.
Toute personne vivant dans l’hémisphère nord au-delà de 40° de latitude (donc en France), l’angle d’incidence du soleil est faible, si bien que les U.V.B responsables de la synthèse de la vitamine D sont absorbés en partie par la couche d’ozone avant même de pouvoir nous parvenir.
Plusieurs enquêtes ont clairement établi qu’une proportion importante de la population vivant sous des latitudes nordiques (supérieures à 40°) est carencée en vitamine D soit entre 50 à 100%. La France est comprise entre 42° au sud (la Corse) et 51° au nord. Autrement dit, tous les français métropolitains risquent une insuffisance en vitamine D et particulièrement en hiver ou ceux qui ne peuvent pas s’exposer au soleil en été.
EXPOSITION
Les U.V.B sont arrêtés par le verre. Nous ne fabriquons donc pas de vitamine D derrière les vitres (voiture et domicile avec les fenêtres fermées).
L’exposition au soleil procure plus de 90 % de la vitamine D requise. Une exposition quotidienne des mains, des avant-bras et du visage, découverts, sans vêtements, sans écran solaire, pendant 5 à 30 minutes, entre 10 h et 15 h, assure un apport adéquat à un adulte en bonne santé. Les personnes qui s’exposent avant 11 h ou après 14 h, celles qui utilisent systématiquement la crème solaire et celles qui habitent sous des latitudes plus nordiques doivent s’exposer plus longtemps, ou plus souvent, pour obtenir un apport adéquat en vitamine D.
Ceci est une moyenne, car la durée d’exposition solaire nécessaire pour obtenir suffisamment de vitamine D dépend aussi du type de peau, de l’âge, et de l’intensité des rayons solaires (index U.V.B).
La source solaire est donc très variable.
Les ultraviolets traversent l’atmosphère même par temps froid ou nuageux. Ils n’ont rien à voir avec la sensation de chaleur procurée par le Soleil, qui est due aux infrarouges.
L’intensité lumineuse des U.V. est plus importante à midi solaire. Il n’y a pas à craindre de surdosage en vitamine D lors d’une exposition au soleil. En hiver ou lorsque l’ensoleillement est rare, une supplémentation en vitamine D est nécessaire.
IMMUNITÉ
La vitamine D active le système immunitaire, en aidant à prévenir les infections virales, les rhumes à répétition, les rhinopharyngites, les toux, les bronchites, les sinusites et les grippes.
La vitamine D joue un rôle important dans certaines maladies auto-immunes : la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde… et les maladies inflammatoires de l’intestin (rectocolite hémorragique, maladie de Crohn).
De nombreuses études épidémiologiques montrent une association entre un déficit en vitamine D et une plus grande fréquence de certaines maladies auto-immunes : diabète de type 1, sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, sclérodermie, lupus érythémateux,…
De fortes doses de vitamine D limiteraient l’activité des lymphocytes s’attaquant à la gaine de myéline chez les personnes souffrant de sclérose en plaques (SEP).
DIFFÉRENTES PEAUX
Nous ne sommes pas tous égaux. Plus la peau est foncée ou noire, plus les rayons U.V. sont freinés par la mélanine. Les personnes à la peau foncée doivent s’exposer au soleil 3 à 5 fois plus longtemps que les autres. L’exposition au soleil est à proscrire pour la peau des personnes « albinos » et celles aux cheveux roux, car elle produit plus de radicaux libres qu’elle n’en capture.
GROSSESSE
Au cours de la grossesse, la supplémentation en vitamine D réduit le risque de pré-éclampsie (hypertension artérielle de la femme enceinte), de petit poids de naissance, de vaginose bactérienne. Le risque de masque de grossesse encourage la femme enceinte à mettre bien souvent une protection cutanée écran total. Les enfants nourris au sein peuvent être carencés, si la mère ne prend pas un supplément en vitamine D. La prise de vitamine D par les femmes enceintes prévient la bronchiolite chez les nourrissons et l’asthme chez les enfants.
SURPOIDS
Lorsque l’indice de masse corporelle augmente, le taux présent dans l’organisme diminue. Une partie de vitamine D est stockée dans les tissus adipeux et ne peut donc pas être utilisée par notre organisme.
Les personnes en excès de surcharge pondérale pourraient avoir besoin de deux à trois fois plus de vitamine D que les autres (synthétiser la vitamine D est difficile, puisque la molécule peine à rentrer en contact avec l’U.V.B).
POLLUTIONS
La pollution atmosphérique bloque les rayons du soleil et donc la peau ne peut synthétiser suffisamment de vitamine D.
Les aliments pollués en métaux lourds sont également à prendre en considération. Exemple : le thon est chargé en mercure et en arsenic (produits chimiques les plus à risque pour la santé publique, selon l’OMS).
MÉDICAMENTS
Il est utile de vérifier que la prise de vitamine D n’augmente pas le taux de calcium dans le sang ou dans les urines. L’élimination de calcul rénal est importante avant de supplémenter en vitamine D.
Les antiépileptiques, la cortisone, et les médicaments contre le sida peuvent, à long terme, entraîner une carence en vitamine D.
L’Académie de Médecine Française a récemment fait savoir que les apports conseillés étaient sous-estimés et qu’ils se situeraient davantage aux alentours de 30 µg soit 1 200 U.I. par jour (un ‘uvidose’ par trimestre conseillé par le médecin est dosé à 100 000 U.I. = 2 500 µg = 2,5 mg soit environ 28 µg = 1 111 U.I. par jour). Dans la notice, il est conseillée de ne pas dépasser 10 à 15 mg par an soit environ 450 000 U.I. par an.
AMÉLIORATIONS
Elle aide à traiter plusieurs maladies de peau dont la dermatite atopique, le psoriasis et l’eczéma. La vitamine D pourrait diminuer la douleur chez les personnes atteintes de fibromyalgie. On a proposé l’utilisation de la vitamine D dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. La vitamine D réduit le risque de cancer du sein, du côlon et de la prostate. Elle diminue le risque de maladies cardio-vasculaires, d’hypertension artérielle, de diabète et d’obésité.
La vitamine D augmenterait les concentrations de testostérone chez des gens réputés sains mais carencés en cette vitamine.
Chez la personne âgée, la supplémentation en vitamine D diminue sensiblement le risque de fractures (surtout hanches et vertèbres) et améliore l’équilibre et la tonicité musculaire.
La vitamine D a un impact sur la croissance cellulaire…
CARENCE
La carence concerne plus d’un milliard de personnes sur terre et plus de la moitié des femmes ménopausées. Un taux bas de vitamine D semble être corrélé avec une détérioration des fonctions intellectuelles chez la personne âgée. Une carence en vitamine D pourrait multiplier par deux le risque de schizophrénie. Les personnes âgées séjournant en institution ou autre lieu, profitant peu du rayonnement solaire, ont une baisse de vitamine D. Les personnes qui ne peuvent pas s’exposer au soleil en raison de maladies de peau (cancer, vitiligo, urticaire solaire, etc…). Les personnes souffrant d’une obstruction des voies biliaires pour cause d’une malabsorption des graisses peuvent avoir un grand risque de carence en vitamine D ainsi que les personnes souffrant d’une insuffisance rénale. Les médicaments qui baissent le cholestérol gênent la production de vitamine D.
Au niveau de la chevelure, plusieurs études ont montré l’implication de cette vitamine dans la croissance et le renouvellement du cheveu. Une déficience en vitamine D pourrait ainsi s’avérer être un facteur aggravant significatif d’une chute de cheveux.
Lors de la carence en vitamine D, on risque de => Rachitisme (3) – Fatigue -Fracture – Ostéomalacie (4) – Ostéoporose – Certaine dépression – Troubles du sommeil (irrégularité du rythme veille-sommeil, soit le lendemain plus de fatigue) – Excès de mortalité – Cancers (sein, tube digestif, prostate).
Des chercheurs ont montré que la vitamine D ralentit l’action d’une protéine clé dans le processus de développement des cellules cancéreuses du côlon. La stimulation du récepteur de la vitamine D inhibe l’action de la protéine β-caténine, bloquant la transformation de cellules intestinales en cellules cancéreuses. Le manque de vitamine D rend le cancer plus agressif, par contre la protection n’influence pas l’apparition des tumeurs mais réduit leur agressivité pendant la phase de croissance. La vitamine D joue donc un rôle protecteur important dans le développement du cancer du côlon et une carence en cette vitamine est un facteur de risque.
EXCÈS
La vitamine D étant liposoluble, elle peut s’accumuler dans l’organisme en cas de supplémentation excessive et causer divers troubles : maux de tête, nausées, vomissements, perte de poids, fatigue intense.
On peut voir des surdosages suite à des erreurs de prise ou de dosage de vitamine D en supplémentation. On voit apparaître un surdosage lorsque l’on absorbe plus de 10 000 U.I. par jour pour un adulte et 1 800 U.I. par jour pour un enfant.
Sur le plan sanguin, la toxicité peut apparaître lorsque la concentration en 25-OH-D (25 hydroxycholecalciférol) est supérieure à 150 ng/ml.
En cas de surdosage une femme enceinte peut perdre son enfant ou avoir un fœtus mal formé.
Il existe beaucoup plus de cas de carence que d’excès de vitamine D !
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(1) Ergostérol : L’ergostérol, est un stérol cristallin synthétisé par des levures à partir de sucres ou dérivé de l’ergot du seigle ou dans certains champignons et végétaux. Il est transformé en vitamine D2 par exposition aux rayons ultraviolets B. L’ergostérol est converti en viostérol par la lumière ultraviolette B, puis en ergocalciférol, qui est une forme de la vitamine D.
(2) Prohormone est un précurseur des stéroïdes anabolisants, elle devient active lors de la digestion grâce à une réaction chimique avec les enzymes.
(3) Rachitisme : Retard du développement moteur et de croissance dans la petite enfance.
(4) Ostéomalacie : déminéralisation osseuse, fatigue musculaire, douleurs osseuses et surtout dans le bassin, spasmes musculaires, crampes, engourdissements et picotements dans les membres (mains et pieds) et autour de la bouche, petites fissures sur les os.